Les familles à faible revenu de Montréal pourraient bientôt obtenir de l’aide pour payer les casques de vélo de leurs enfants


Alors que de plus en plus de cyclistes prennent la route, l’opposition à l’hôtel de ville veut que Montréal s’assure que les enfants des familles à faible revenu aient accès à des casques.

Ensemble Montréal propose un programme de subventions semblable à celui qui existe déjà dans l’arrondissement de Saint-Laurent, au nord-ouest de la ville. Ce programme de financement des vélos et de l’achat d’équipement a connu un tel succès que l’arrondissement a déjà atteint sa limite de dépenses pour l’année.

« L’idée est en fait de permettre aux familles qui n’en ont habituellement pas les moyens d’avoir réellement accès à des équipements appropriés », a expliqué Alba Zuniga Ramos, porte-parole du parti en matière de transport actif et de jeunesse.

Magali Bebronne, directrice de programme à Vélo Québec, un groupe de défense des droits des cyclistes, se dit favorable à cette idée. Selon elle, les casques peuvent représenter un coût supplémentaire que certaines familles ont du mal à assumer. Ils doivent être remplacés au moins tous les cinq ans, après un accident et à mesure que l’enfant grandit.

« Il est fort probable que le casque qui fonctionnait lorsque l’enfant avait trois ans ne fonctionnera plus lorsqu’il aura cinq ans », a déclaré Bebronne. « Cela ajoute peut-être au fardeau financier de la protection des enfants. »

Les cyclistes à faible revenu sont deux fois moins susceptibles de porter un casque que leurs homologues à revenu élevé, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Pour cette raison, rendre obligatoire le port du casque, comme l’ont fait d’autres juridictions canadiennes, est « contre-intuitif et inéquitable », a déclaré Bebronne. Selon elle, le resserrement des règles pénaliserait le plus souvent les personnes à faible revenu sans même s’attaquer aux raisons pour lesquelles elles ne portent pas de casque.

Au Québec, le port du casque est volontaire sauf dans la municipalité de Sherbrooke où le port du casque est obligatoire depuis 2011. Certaines études ont montré que l’obligation du port du casque a augmenté le port de ce dernier d’un maximum de 80 pour cent. Sur l’île de Montréal, la municipalité autonome de Westmount exige également le port du casque.

Portrait d'une femme aux cheveux courts et portant une chemise à rayures lors d'une entrevue à l'extérieur, à côté d'une piste cyclable. Un micro de la CBC est placé devant son visage.
Magali Bebronne, directrice du programme Vélo Québec, affirme que le port du casque est une habitude de sécurité qui doit être développée le plus tôt possible. (CBC)

Bebronne affirme qu’un programme de subventions pourrait aider les enfants à développer de bonnes habitudes de sécurité à vélo dès leur plus jeune âge.

« Il faut simplement que cela devienne une norme et une norme sociale que lorsque vous montez sur un vélo, vous portiez un casque », a déclaré Brebonne.

Selon l’INSPQ, les casques permettent de prévenir entre 50 et 69 % des blessures à la tête chez les cyclistes. Les blessures à la tête sont responsables de près des deux tiers des décès liés aux accidents de vélo.

Un porte-parole de la Ville de Montréal affirme que l’administration a prouvé son engagement à rendre les routes plus sécuritaires et que la motion sur le port du casque de vélo sera débattue à l’hôtel de ville.

VIDÉO | Suivi de la qualité des pistes cyclables, un trajet à la fois :

Elle parcourt toutes les pistes cyclables de Montréal, aux frais de la ville, pour s’assurer qu’elles sont praticables à vélo

Ariane Garon a la mission unique de sillonner toutes les pistes cyclables de la ville pour évaluer l’état du réseau.

Zuniga Ramos affirme que les détails de la motion, comme le montant d’argent qui sera mis de côté, doivent encore être réglés.

« Il est difficile de chiffrer la sécurité des enfants », a-t-elle déclaré. « Les différents arrondissements ont des besoins différents… Il faut que l’administration donne au moins aux arrondissements la possibilité de proposer ces programmes. »

Bebronne ajoute que la meilleure façon de prévenir les blessures liées au cyclisme est que les élus de tous bords soutiennent la création de pistes cyclables plus nombreuses et de meilleure qualité.

« Fondamentalement, ce que nous espérons, c’est que tout élu qui fait ce genre de propositions et qui les soutient sera également cohérent lorsqu’il s’agira de réaffecter l’espace dans la ville pour créer des réseaux sûrs. »

Un porte-parole de la Ville de Montréal affirme que l’administration a prouvé son engagement à rendre les routes plus sécuritaires et que la motion sur le port du casque de vélo sera débattue à l’hôtel de ville.



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